La première phase de la mise en place de l’observatoire OAC a débuté en 2019 et devrait prendre fin en 2024. Son objectif est de rendre automatiquement accessibles aux autorités ainsi qu’au secteur privé, toutes les données relevant des douanes, des ministères et des agences gouvernementales des divers pays africains.
L’Observatoire africain du commerce (OAC) est un instrument qui a été lancé en 2019, par l’Union africaine lors de son 12e sommet extraordinaire. Il vise à améliorer l’information et l’intelligence commerciale en Afrique, et faire comprendre les bénéfices des accords de libre-échange dans le continent africain. Mathieu Loridan, analyste des marchés senior au Centre du commerce international, a présenté lors de la conférence internationale sur les accords commerciaux avec l’Afrique, qui s’est tenue les 26 et 27 novembre à Tunis, ce nouvel outil qui va servir de tableau de bord sur le libre-échange en Afrique. Il s’agit d’un instrument financé par l’Union européenne, mis en œuvre par le Centre du commerce international et qui sera hébergé au sein de l’Union africaine. La première phase de sa mise en place a débuté en 2019 et devrait prendre fin en 2024.
Il vise à optimiser les coûts liés à l’information (qui peuvent atteindre selon certaines études 20% du total des coûts de la non -intégration) et à améliorer l’intelligence commerciale au niveau du continent. “En Afrique, les données, notamment statistiques, sont très difficiles à avoir. L’objectif principal de l’observatoire est de faire en sorte que toutes les données relevant des douanes, des ministères et des agences gouvernementales soient automatiquement rendues publiques et utilisables par tous, notamment par le secteur privé. Parce qu’à travers les chiffres, on peut identifier le potentiel et les contraintes”, a précisé l’analyste.
L’Observatoire est doté d’un système de transfert automatisé, actuellement en cours de mise en place, qui permet de collecter, traiter et analyser automatiquement les données provenant des Etats membres et d’autres sources. C’est un système servant d’outil d’analyse qui va cibler principalement les décideurs politiques, les agences gouvernementales, les fonctionnaires, aux niveaux national, régional et continental. A travers cet instrument, les décideurs peuvent accéder de manière systématique à des données fiables qui vont leur permettre de connaître le niveau d’intégration, mais aussi d’évaluer l’impact de la Zlecaf.
Une unité d’analyse commerciale sera également mise en place dans le cadre de l’Observatoire. En effet, un réseau d’experts commerciaux africains dotés de compétences en analyse de données sera déployé pour soutenir les décisions politiques des membres de l’Union africaine. Ces informations collectées vont être traduites en intelligence économique pour que les entreprises aient un point d’accès unique au niveau continental qui leur permet de s’informer sur le potentiel de leur produit n’importe où en Afrique.
Pour rendre toutes ces données accessibles en temps réel, le Centre du commerce international a développé une plateforme qui s’appelle Observatoire africain du commerce (ato.africa/fr). Elle comporte trois modules principaux, dont deux modules qui sont dédiés au secteur privé. Ils visent d’une part à identifier les opportunités de commerce dans les divers pays africains, et ce, selon le produit et le marché de destination. D’autre part, ils permettront d’identifier les exigences appliquées lors de l’exportation des produits entre pays.
Le troisième module est un module analytique destiné aux décideurs politiques. C’est un module restreint qui contient un certain nombre d’indicateurs permettant de suivre le niveau de transformation et d’utilisation finale des exportations sur les marchés. Il sert, entre autres, à identifier les activités de chaîne de valeur sur le continent, suivre les recettes fiscales au niveau de la frontière, obtenir une compréhension plus approfondie des performances commerciales nationales et suivre l’évolution de l’intégration régionale.
Actuellement, seulement cinq pays africains communiquent leurs données dans le cadre de l’observatoire OAC.
Le projet sera prolongé jusqu’en 2027 pour développer, notamment, une alerte sur les barrières non-tarifaires pour le commerce des services.